samedi, 13 octobre 2007

Le Bout du Monde

Après une courte semaine en Suisse afin de refaire nos passeports et de passer quelques jours avec les parents de Benoît qui ne peuvent pas venir nous voir comme ils l’avaient projeté, nous redescendons pour Valence et la fin de notre périple fluvial (toujours avec le papa de Fred). A nous la mer !

De Valence, une petite journée de navigation nous amène à Vivier, petit village construit sur un rocher au bord du Rhône. Une magnifique cathédrale domine le village, le fleuve et le petit port de plaisance. Vivier c’est l’arrêt le plus proche de Montélimar. Car bien que le Rhône passe en bordure de cette ville, aucune halte nautique n’existe pour des bateaux de plaisance. Ainsi le lendemain nous partons tel le club des cinq à vélo pour 30 km aller/retour. But de cette journée : visite de la ville et bien sur d’une fabrique de nougat. A force de faire simplement halte sur l’aire de repos du même nom chaque année lors de la rituelle descente vers le Sud, nous avions cette fois envie de découvrir la ville et sa tradition…
Vivier depuis le port




C’est vers midi que nous arrivons enfin au centre ville. Un puissant vent du Nord ayant freiné notre avancée. Juste le temps de manger et nous partons à la recherche d’une fabrique de Nougats pour la visiter. Trouvé! Mais la visite est dans une heure. Pas de problème, Juliette et ses yeux de renard avait déjà repéré une grande place de jeu à 200 m. Après cette pause, retour à la fabrique où nous patientons encore une bonne demi-heure pour qu’au final on nous annonce qu’il n’y a pas de visite aujourd’hui. De fabrique en fabrique nous sillonnons la ville du Nord au Sud et de l’Est en Ouest : trop occupé, pas le mercredi, responsable pas là, pas moins de 10 personnes… Fabriquent t’ils vraiment du Nougat à Montélimar ? Nous ne pourrons pas l’affirmer, car en fin d’après-midi nous nous contenterons d’une fabrique sans fabrication mais avec une visite/musée didactique….


La prochaine étape nous mène en Avignon. Une nouvelle petite journée de navigation qui n’est guère différente des autres. Peut-être la proportion entre partie du Rhône canalisé* y est plus grande car nous passons l’écluse de Bollène, la plus autre écluse du Rhône : 23 mètres de descente.




* Afin de rentre le Rhône navigable, il a fallut entreprendre la construction de barrages et d’écluses qui servent aussi à produire de l’électricité. Les parties canalisées permettent donc de conserver une pente plus minime au fleuve que la partie naturelle qui est souvent juste à coté et pleines de petites chutes ou rapides. Au milieu de cette partie canalisée une écluse permet de rattraper la différence de hauteur.




Valentine et Juliette dans l'écluse


Arrivé en Avignon nous passons juste à coté du fameux pont (le Pont de St-Bénézet). La marina qui devait être juste derrière n’existe plus ! Heureusement le long du quai, une place suffisamment grande et disponible ! Nous ferons ici la plus longue escale (non forcé) de notre descente fluviale. Les trois jours d’arrêt ne sont qu’un minimum tant cette cité est fantastique. Chaque place, chaque rue, chaque maison est chargée d’histoire et de monument….



La dernière escale rhodanienne doit être Arles. Une petite demi-journée de navigation doit nous y emmener. Nous partons en fin de matinée sous un beau soleil mais avec un fort vent du Sud. Arrivé en début d’après-midi, le petit ponton qui sert de halte nautique est plein. Impossible de nous y arrêter…. A moins de remonter, le prochain port est en mer à Saint-Louis-du-Rhône. Alors marche avant toute et cap au Sud capitaine !

Depuis Saint-Jean-de-Losne, la croisière ne nous a pas posé beaucoup de problème d’un point de vu de la navigation. Pas de vagues, pas de tangage ou de roulis. Le matériel c’est progressivement empiler de ci, de là. Nous naviguons panneau ouvert afin d’avoir de l’air à l’intérieur.


Après Arles, c’est la Camargue. Immensité plate ou le ciel se confond avec l’horizon. Le fleuve devient très large et de longs bouts droits, associé avec un gros vent du Sud a rapidement soulevé de belles vagues très courtes. Rien de très méchant pour notre belle monture prévue pour le Grand Large, sauf qu’au niveau de la préparation ce n’était pas ça. Rapidement l’intérieur et devenu un cafarnahum : des paquets de rivière passant par-dessus l’étrave sont directement entré dans la cabine avant, noyant les coussins et le lit du grand-père... Puis des gerbes d’eau passaient par-dessus les planchers car à chaque vague une dizaine de litres entrait par le puit de dérive où les plaques qui les ferment n’était pas posées. Bravo les marins d’eau douce, belle démonstration !





Enfin des toits de maisons se dessinent à l’horizon, c’est Port-Saint-Louis-du-Rhône. Il ne reste plus qu’une écluse (qui ne monte et ne descente pas !) ainsi qu’un pont-levis à franchir. L’écluse s’ouvre et se ferme à heure fixe, nous nous amarrons à couple en troisième rangée pour attendre deux heures. A peine arrivé, voilà que le propriétaire du bateau contre le quai sort et aboie :
- Vous n’aller pas vous amarrer là, une fois ! (il bat pavillon bèlge)
- Euh si, on reste pas longtemps.
- Mais, ce n’est pas possible !
Bienvenu en méditerranée ! Comme nous n’avons pas d’autre possibilité on reste là, et dix minutes plus tard l’ours du bateau d’à coté devient beaucoup plus sympathique….

Deux heures plus tard, on remet le moteur en marche et on largue les amarres. Ca y est, on à passer l’écluse. Fini le régime sans sel pour Sakatia !





Port-Saint-Louis-du-Rhône, c’est le bout du Rhône, le bout de notre navigation fluviale, le bout de nos soucis techniques (on l’espère même si c’est pas sur), mais c’est surtout le bout du monde !

Ici, il n’y a rien. Le port est à 2 km de la petite ville et la prochaine et à 20 km. Nous sommes dans une immense zone portuaire désaffectée où un port de plaisance à sec s’est construit. De plaisance, il n’y a que le nom : c’est un terrain vague ou plus de 2000 bateaux (principalement des voiliers) attentent leurs propriétaires pour de nouvelles aventures ou un nouveau propriétaire car une bonne partie sont à vendre.

Nous restons quatre jours à flot avant d’être mis à sec. A quai (il y a 5 places !), nous prenons les vagues des gros bateau de travers et il s’en ai fallu de peu pour que nous arrachions les chandeliers contre le quai (plus des 40 degré de roulis).Pour éviter de nous retourner ou de casser quelque chose, nous avons du bricoler pour descendre la dérive ce qui a permis de bien diminuer l’effet de ces vagues.

Pendant deux jours, à quai devant nous, la petite Dune (3 ans) et ses parents stationnaient dans leur catamaran « Igloo ». Les 3 petites blondinettes se sont tous de suite entendues.




Puis nous avons été sorti de l’eau et posé à coté de nos amis de Boulal. Magnifique bateau identique à nous mais plus petit que Chantal et Jacky ont construit de A à Z !


S/Y Sakatia au port de Vivier