mercredi, 16 mars 2011

D'un océan à l'autre...

Comme de coutume, le mouillage devant le club nautique de Colon n 'est pas très agréable dû à l'alizé qui souffle fort et au passage des remorqueurs et autres bateaux pilotes. Un clapot désordonné nous ballote dans tous les sens.

Nos amis Kelly et Christian de Blue Peter nous rejoignent pour midi. Au menu : pain frais du jour très bien réussi par Fred et le reste de nos fromages français. La semaine passée, nous les avions accompagné sur leur voilier pour le passage du canal de Panama. L'administration qui gère le canal demande un minimum de 6 personnes par voilier : un pilote fourni par l'administration du canal (le passage coûte quand même 700 USD !), le skipper et 4 personnes aux aussières afin de garder le bateau centré dans les écluses. Une heure plus tard, c'est Roberto qui rejoint l'équipe. Roberto est panaméen, c'est le frère de Tito un chauffeur de taxi qui fait aussi agent pour les voiliers de passage (c'est à dire qu'il peut, contre rémunération, s'occuper de tout un tas de chose). Tito est réputé de tous les navigateurs pour son sérieux et ses prix honnêtes. C'est lui qui nous a trouvé un équipier supplémentaire et il nous a aussi fourni 6 vieux pneus de voiture emballés dans des sacs poubelle pour protéger la coque de Sakatia. Roberto a la cinquantaine, très sympa, il se débrouille bien en anglais. A la base c'est un prof de math, mais le marché de l'emploi étant bouché au Panama, il travaille alors pour son frère comme équipier sur les bateaux.
Comme l'équipe est au complet, nous levons l'ancre pour aller au mouillage de l'autre coté de Colon, là où les pilotes montent à bord. Pendant cette courte navigation (4 Mn) « Cristobal Signal Station » nous contacte pour nous informer que le pilote se présentera à 17h15 soit une heure plus tard que prévu, nous passerons donc les premières écluses de nuit. En passant devant le vieux Colon, Roberto nous explique que le James Bond "Quatum of Solas" a été tourné en bonne partie à Colon (bien que dans les films ces scènes sont sensées être en Bolivie). On voit très bien les rues et le port avec le mouillage des voiliers.

Arrivés un peu avant 15 heures sur la zone d'attente, nous patientons en faisant du matelotage. Il est passé 17h30, quand Ricardo, notre pilote arrive. Il avait aussi été le pilote sur Blue Peter quelque jours avant. Les présentations sont alors vite faites !


200 mètres avant la première écluse, nous nous attachons à un catamaran (qui a déjà un autre voilier attaché sur son babord). Brook et Dave, leurs propriétaires, sont américains. Brook était aussi venue sur Blue Peter pour le passage du Canal pendant que Dave était sur un autre voilier passé le même jour. Nous nous étions tous retrouvés dans le bus qui nous avait ramené à Colon. C'est donc entre amis que nous pénétrons dans la première écluse, juste derrière un pétrolier.. Il fait déjà nuit quand les portes se referment et que l'eau s'engouffre dans l'écluse qui nous fait monter de 10m. Il nous faudra franchir trois écluses qui se suivent. A chaque fois, le pétrolier enclenche ses énormes hélices et un mini tsunami nous arrive dessus. Les aussières qui nous tiennent au centre de l'écluse sont littéralement essorée par la forte traction à laquelle elles sont soumises. Il est presque 20h00 quand nous pénétrons dans le lac Gatun, libérons les 3 bateaux et nous nous accrochons contre une énorme bouée pour la nuit.

Les portes de l'écluse se referment sur l'Atlantique

Le lendemain, réveillé par les cris des singes, nous attendons un nouveau pilote qui nous guidera le long du lac et pour les écluses qui nous ramèneront au niveau de l'océan. Durant toute la matinée, nous naviguerons à travers les eaux brunes du lac Gatum. C'est un lac artificiel qui par son ingéniosité a permis de minimiser les travaux de creusage d'un canal à travers les terres.


Sur le lac Gatun


Le long de la tranchée entre le lac et les écluses de Miraflores


Le nouveau pont qui relie les deux continents américains, mais une coulée de boue en empêche l'accès pour encore quelques mois. Seuls deux ponts relient les Amériques !

Vers midi, nous atteignons la première écluse. On rattache les trois voiliers ensemble et passons une première écluse, puis nous voilà bloqués dans la suivante. Le cargo devant nous est en attente d'une place pour décharger ses containers. Du coup, il nous bloque aussi. Une bonne heure plus tard, nous continuons pour la dernière écluse qui s'ouvre sur le Pacifique....

Des locomotives chargées de plomb permettent de centrer les cargos dans les écluses.
Sakatia flotte de nouveau dans l'eau de mer, mais cette fois dans le grand Océan Pacifique. Il nous reste encore une heure de moteur avant de pouvoir larguer l'ancre. Le mouillage fait face à la gigantesque ville de Panama et ses grands gratte-ciels qui n'ont rien à envier à Manhattan.

Merci à Andrea de SY Naya pour le montage de la vidéo

dimanche, 13 mars 2011

Tsunami : La Vague...

Il est 19h30, le soleil s'est couché et nous avons terminé d'engloutir de délicieuses cuisses de poulet (2$ les 500g !)

Durant toute la journée, nous n'avons cessé de regarder les informations sur Internet pour voir ce que les vagues formées par le tsunami du puissant tremblement de terre au Japon donnaient en différents endroits du Pacifique. A priori, rien de bien méchant, mais ici à Panama le fond remonte lentement, d'où un facteur favorisant la création de grosses vagues déferlantes.

La télévision locale a même dépêché sur place une équipe de tournage avec caméra sur trépied et antenne satellite, histoire de ne pas louper une minute la destruction des voiliers étrangers au mouillage sous l'île de Falmigo.

Nous avons passé une bonne partie de la soirée à attendre, Sakatia posé sur une mer d'huile sous une chaleur étouffante. Une vrai soirée d'août sur le lac Léman. Mais rien, pas même une légère ondulation...