mardi, 13 mai 2008

Verbatim

Permettez-moi en tant que mère, belle-mère, grand-mère et accessoirement correctrice d'ajouter mon grain de sel!
Beaucoup me demandent comment les filles vivent cette aventure....
Elles vivent TRES BIEN, entourées de leur maman et de leur papa; lorsqu'elles reviennent au bateau après une promenade, elles disent: Nous rentrons à la "maison sur l'eau" et la maison de St-Barthélemy, c'est la "maison d'avant". Elles s'adaptent et profitent de toutes les situations.
Un petit exemple:
En Sicile, nous étions toutes voiles dehors, à une bonne vitesse. Le bateau gitait sérieusement. Les filles étaient à l'intérieur et nous les entendions rire: elles faisaient du toboggan dans le bateau et lorsque nous avons repris une position plus "normale", Valentine a sorti sa tête pour dire: "Pourquoi ça penche plus, on peut plus faire du toboggan!"
Je voudrais aussi rassurer tous ceux qui s'inquiètent: lors des navigations, Valentine et Juliette ne sortent sur le pont qu'avec le gilet de sauvetage et de plus, elles sont attachées à la table extérieure et il n'y a aucune dérogation possible!
La vie à bord est très agréable. Les seuls moments de tensions sont à l'arrivée dans un port inconnu: le capitaine donne alors mille ordres à la fois; il faudrait être en même temps à la proue et à la poupe; à tribord et à bâbord pendant que Frédérique fait le grand écart entre le bateau et le ponton pour empêcher que l'on touche!
Heureusement, tout s'arrange devant un apéro dont Fred a le secret!
Merci à eux pour ces heures de pur bonheur.
Michèle.
Publié avec l'autorisation du capitaine et de son second ainsi que l'armateur!

vendredi, 9 mai 2008

Tunisie

Lundi 14 avril 2008
La météo n'est pas parfaite. Une bonne brise de Nord-Est est annoncée. Une fois le cap sud de la Sicile franchi, nous devons faire route à l'Est-Sud-Est.
La bonne brise s'est avérée finalement bien plus forte que prévu et le vent plein Est. Après une nuit agitée au "prés serré" le bilan au matin n'est pas très réjouissant: nous avançons à 3 nœuds dans une mer grosse et le cap n'est pas bon. Nous virons et filons maintenant à bonne allure droit sur Malte où nous "atterrissons" juste après midi. Trois jours plus tard une fenêtre météo s'offre à nous pour la Tunisie. Nous quittons le port à 15h00, mais nous devons encore faire le plein de fuel. En effet, la météo annonce le passage d'une dépression pile sur notre route durant la traversée. Il faudra donc s'attendre à passer des vents tournoyants . Hélas pas de fuel disponible à la Valette. Nous partons pour Mgarr sur l'île de Gozo (au Nord de l'île de Malte) où nous accostons vers 17h00. Là, un sympathique Maltais nous propose son aide pour faire le plein, car il n'y a pas de pompe au port. Il faut aller à la station service du village!
C'est finalement vers 19h00 que nous partons pour l'Afrique. La mer est encore grosse et le vent soutenu. Mais comme nous sommes vent arrière le confort ne s'en ressent pas trop. Les filles ne mettront pas longtemps à s'endormir. Durant la nuit, comme prévu, le vent et la mer diminueront. A 08h00, nous ancrons dans une petite crique sur l'île italienne de Linosa qui est sur notre route. Elle nous permet de couper la traversée, de nous reposer et de garantir une arrivée de jour à Monastir (on nous a déconseillé une arrivée de nuit, les pêcheurs locaux mettent des filets non éclairés juste devant le port). 2 heures de repos pour les parents, DVD pour les filles et un bon repas.
DSCN1894 - Petite pause à Linosa


Nous repartirons dans l'après-midi. Après avoir (non sans peine) remonté l'ancre, nous mettons les voiles pour les 120 Mn restant. La mer s'est bien assagie et le vent reste confortable pour une bonne vitesse de croisière. A 2 heures du matin, comme prévu, nous passons au centre de la dépression. Le vent de 17nds Nord s'arrête en moins de 5 minutes. Nous roulons le génois et la grand-voile histoire de faire route au moteur quelques petites heures pour prendre le vent derrière la perturbation (normalement 15 nds Sud). Mais l'alarme de pression d'huile s'allume et siffle. Contrôle du niveau d'huile : OK. Donc soit c'est le capteur, soit la pompe… Par précaution, nous continuons à la voile avec des vents tournant de 180° et passant de 0 à 35 nds en 2 minutes. Ce n'est qu'au bout de 2 heures de folles manœuvres dans tous les sens que le vent s'établit enfin. On a fait de très jolies boucles qui apparaissent sur le traceur de carte. Au petit matin le vent faiblit, mais nous maintenons une vitesse de 4 Nds. Passage au nord des îles Kuriat. Le vent faiblit encore et nous "lofons" pour aller droit sur Monastir au "près serré". Toutes voiles dehors (grand-voile, génois et trinquette), nous avançons faiblement mais sûrement. Encore 15 Mn et c'est la Tunisie qui s'offre à nous. Les maisons basses de Monastir commencent à se dessiner derrière le voile de brume matinal. On passe le temps comme on peut : entretient de la barbe du capitaine, nettoyage des cheveux des filles et apéro !


Apéro au large des îles Kuriat


Contrôle de la barbe du capitaine


C'est peu après midi que nous arriverons à Marina Cap Monastir où nous sommes accueillis par André, de Galaxy II. Encore une bonne heure à la douane et à la police du port pour faire notre entrée et leur visite à bord (histoire de nous soutirer 2 plaques de chocolat suisse). Nous voici enfin sur un nouveau continent et un nouveau pays. Nous passons dire bonjour à Dominique qui est restée à bord de Galaxy et faisons par la même occasion connaissance avec Bernadette qui repart en Suisse dans l'heure (Dominique et Bernadette sont des cousines du papa de Frédérique). Après un bon repas concocté sur le pouce par Dominique, nous partons à la plage afin de profiter de la fin de l'après-midi et de la chaleur tunisienne.
Au menu de notre séjour tunisien :
Entretien et réparation de notre monture :
Recherche du pourquoi de l'alarme pression d'huile qui n'est en fait que de la corrosion au niveau du tableau de commande.
C'est aussi l'occasion de faire souder nos deux chandeliers (tubes qui tiennent les câbles de la barrière autour du bateau). Après contact, le soudeur se déplace pour venir regarder. Trois fois Benoît lui demande, si le courant à quai est suffisant (pas de triphasé 380V disponible). Pas de problème d'après le local (André avait lui aussi posé cette question par téléphone). Rendez-vous est alors pris pour dans deux jours. Le lendemain, nous rentrons juste avant midi. Le soudeur est là tout énervé. Il est venu ce matin avec son gros poste à souder, mais bien sûr il lui fallait du 380V. Il est alors reparti à vélo en chercher un plus petit, mais il s'est fait pincer par la police sur le quai. Donc départ en trombe au poste de police pour signer une autorisation à ce brave jeune homme afin qu'il puisse poser le pied sur notre bateau pour souder nos chandeliers….
Et aussi, la mise en service du désalinisateur. Nous voilà 100% autonome.

Un bon verre d'eau douce issue de la mer. Santé !

Mais la Tunisie ne fut pas qu'une escale technique, outre le régal des fruits du marché (les fraises se vendent à la ramassoire : 1 frs le kg ), nous avons profité de la belle plage juste à coté de la marina où Valentine et Benoît se sont même baignés (eau 20 à 21°).

Même pas froid !

Nous avons aussi fait une super visite au Ribat (ancien mosquée fortifiée), véritable labyrinthe de couloirs et escaliers.




Dédale de couloirs et escaliers au Ribat de Monastir

Mais surtout, nous sommes parti trois jours pour voir le désert…

Mercredi 23 avril
Départ de Monastir avec notre petite voiture de location. Nous descendons vers le Sud par Kairouan, Gafsa et Kebili pour arriver à Douz où nous partons à pied à travers la palmeraie jusqu'aux portes du désert. Retour avec une carriole tiré par un cheval pour la plus grande joie de Juliette.

Retour à cheval

Jeudi 24 avril
Après le petit-déjeuner à l'hôtel, nous embarquons dans un 4x4 qui nous amène juste à l'entrée du désert. Là, nous montons sur deux dromadaires pour deux bonnes heures de promenade. Nous arrivons dans une tente berbère où nous mangerons un très bon couscous. L'après-midi, le soleil est trop fort pour repartir, alors nous passons le temps à l'ombre de la tente. Les filles jouent avec des « poissons des sables », petits lézards qui se cachent juste sous le sable et que l'on attrape à la main. Puis vers 17h00 retour à Douz de nouveau à dos de dromadaire. Les filles ont ADORE cette excursion.
Promenade à dos de dromadaire


Couscous sous une tente berbère





poisson des sables

A peine arrivé à l'hôtel, nous repartons en voiture pour Matmata. La route traverse des plaines et montagnes désertiques baignées par les couleurs rougeoyantes du coucher de soleil. C'est de nuit que nous arriverons à l'hôtel troglodytique. Ce sont des habitations creusées dans la montagne. Des pièces creusées dans la roche donnent sur des « puits » de lumière, eux-mêmes reliés entre eux par des galeries. C'est dans ces habitations typiques que des scènes de la Guerre des Etoiles ont été tournées (maison de l'oncle de Luc).

Chambre à coucher troglodytique


Puits de lumière


Vendredi 25 avril
Remontée sur Monastir par Gabes et Sfax. Nous profitons de la voiture pour faire un avitaillement en eau et boissons.
C'est finalement dimanche 27 avril que nous repartons (presque à contre cœur) de Monastir pour Malte.


Retour à Malte plein de souvenirs