Avec son voilier, la petite famille a quitté Ecublens le 20 août pour la Méditerranée. Le début d'une odyssée au gré des vents.
«La dernière date connue, c'est celle du 20 août, jour de notre départ, après, nous n'avons plus d'agenda.» Benoît et Frédérique sont en train de réaliser leur rêve: se défaire de la vie de sédentaire pour devenir des nomades. Avec leurs deux filles, Valentine (4 ans et demi) et Juliette (3 ans), ce couple, amoureux de la mer, a choisi de tenter un voyage au long cours. Pour vivre autrement, découvrir le monde et prendre le temps. « On vit ici à un rythme de fou; partir c'est aussi l'occasion d'être plus en famille», sourit Frédérique, maîtresse enfantine de formation. Un voyage au gré des vents.
Ainsi, ils n'ont pas prévu de date de retour. Ni d'itinéraire précis. Ils savent toutefois qu'ils vont passer les prochains mois en Méditerranée à faire du cabotage pour tester leur voilier de 14 mètres, puis filer par la mer Rouge du côté de l'océan Indien. De là, ils comptent gagner la petite île de Sakatia près de Madagascar, sur laquelle Frédérique et Benoît ont conçu leur projet il y a six ans et dont leur bateau porte le nom. Ensuite, ils laisseront sans doute aller leur cotre au gré des alizés pour glisser en direction de l'Afrique du Sud.
S'il faut du rêve pour larguer les amarres, il faut aussi une bonne dose de témérité. Car durant cinq ans, le couple de Saint-Barthélemy a travaillé dur. Pour aménager de fond en comble l'intérieur de la coque, dans un hangar à Ecublens. Huit mille heures de travail en tout, prises sur les soirées, les vacances et les week-ends. Mais aussi pour économiser. Partis avec de quoi vivre pendant un peu plus de deux ans, Benoît, chef de projet en informatique et Frédérique n'envisagent pas d'arrêter de travailler pour autant. «Nous sommes tous les deux moniteurs de plongée, il se peut bien que l'on cherche notamment dans ce domaine.» Pour leurs deux petites filles, l'âge de l'école est encore loin. Par la suite, les cours par correspondance devraient faire l'affaire.
«Ce qui va nous manquer ? Le Cenovis ! plaisante Frédérique. Et les amis. Mais ils viendront nous trouver,
tout comme les grands-parents.» Une chambre est déjà installée à l'avant du bateau. En attendant, il y a les courriels que l'on peut envoyer et réceptionner, même en pleine mer !
CÉLINE FONTANNAZ, journal 24 Heures du 20 août 2007.