L'avitaillement est fait, l'alternateur réparé. Il est temps de lever l'ancre pour l'Australie.
Un petit contrôle à la météo. Oups, pas bon, un front est pile sur notre route et il nous vient dessus. Il faut différer le départ de quelques jours.
Nous faisons quand même les formalités de sorties avec nos amis du voilier Evan qui ont eux aussi deux enfants à bord. Comme ça, c'est fait ! Nous allons tranquillement ancrer sous le vent de l'île Malolo afin d'attendre la bonne météo. Le mouillage est très sympa, du coup il y a beaucoup de monde.
Juliette et Valentine partent sur Evan pour y passer la nuit. Le lendemain matin nos fichiers météo annoncent pas mal de vent et de pluie pour la fin de la matinée. Chouette, nous allons pouvoir bien remplir les réservoirs avant de partir. Mais y a aussi la Zone de Convergence du Pacifique Sud qui est associé au front. Bien que nous ne sachions pas trop à quoi cela correspond, nous savons juste que ce n'est bon du tout. Prudence....
La situation 24h avant : la ligne jaune est la
Zone de Convergence du Pacifique Sud
et en bleu un front qui se rapproche.
Le vent monte (trop !?!) rapidement à la valeur annoncée dans les fichiers météo, et ça n'a pas l'air d'être fini. Nous enlevons le grand taud que nous avons sur l'avant de Sakatia pendant que les conditions le permettent encore. Très rapidement, le vent augmente et augmente. En moins d'une demi-heure il est passé de calme (moins de 10 nds) à la force d'une tempête. L'anémomètre enregistra une pointe à 48 nds avec un vent établi à plus de 40 nds pendant deux heures.
Inutile de vouloir transférer les filles qui sont toujours à bord d'Evan, notre annexe se retournerait comme une crêpe dans une rafale ! En plus Evan commence à chasser (son ancre dérape) et il se dirige dangereusement vers d'autres bateaux. Ils sont obligé de lever l'ancre, moteur à fond pour étaler la force du vent, et de ré-ancrer plus loin. Pendant ce temps les enfants regardent la télévision et trouvent que le bruit de l'ancre qui remonte fait beaucoup de bruit quand même !
Pendant se temps tout se passe bien à bord de Sakatia, nous ne bougeons pas d'un centimètre. Mais dans une grosse rafale, le système de régulation de notre éolienne grille et celle-ci s'emballe dans un bruit infernal. Nous n'osons plus sortir du bateau de peur d'être harakiri par une pale de l'éolienne qui se décrocherait....
Une belle peur pour Evan, une éolienne grillée pour nous et un taud en lambeau pour notre ami Christian sur Bleu Peter...
Finalement le vent et la pluie s'essoufflent et Juliette et Valentine peuvent revenir à bord.
Le lendemain tout est calme. Après une belle promenade sur l'île, nous disons adieu à nos amis et les deux voiliers relèvent leur ancre. Nous partons plein Ouest pour l'Australie, eux au Sud-Ouest pour la Nouvelle-Calédonie.