mercredi, 23 février 2011

Au Paradis

Nous sommes le jeudi 3 février. Le vent souffle plutôt fort sur la mer des Caraïbes, mais c'est de saison et ce sont les conditions standards. Au moins nous n'allons pas en manquer !

Cette semaine fut bien remplie : nous avons procédé au dernier avitaillement avant un moment avec des produits à notre goût : sirop, chocolat, pâtes, fromages, boîtes de thon à la tomate, pâtés, salamis... (on en arrête là la liste, on entend jusqu'ici grand-papa Jean-Paul saliver...). En parallèle, il a fallu ranger Sakatia et réparer tout ce qui est urgent. Pour ce qui n'est pas urgent, il fallait quand même trouver les pièces de rechange pour pouvoir effectuer les réparations plus tard. Le capitaine traîne depuis 3 mois une dent douloureuse. De dentiste en dentiste, le traitement n'est toujours pas fini. Il faudra deux visites au praticien de Sainte-Rose (à côté du Marin) pour en venir à bout.

Il est midi, nous avons dit au revoir la veille aux bateaux-amis. La clearence (papier des douanes qui nous indique comme partants) est faite. Nous pouvons lever l'ancre et quitter le « cloaque » qu'est le mouillage du Marin pour la grande bleue. 1200 Mn (~2100 Km) de vent arrière nous attendent. Après les bords de près (= remontée contre le vent et les vagues) entre les îles des petites Antilles nous nous réjouissons de cette navigation bien plus plaisante.
Nous n'avons pas fini de sortir du chenal du Marin qu'une odeur de poisson pourri se fait sentir, surtout dans les cabines avants. C'est de la vase qui est resté collée sur l'ancre. Nous faisons un dernier stop à St-Anne, où nous déroulons l'entier de notre chaîne sur le fond. Celle-ci sera nettoyée par le sable blanc pendant que les filles en profitent pour une dernière baignade avant quelques jours.

Le problème d'odeur réglé, nous déroulons nos voiles et partons, vent arrière cap à l'ouest une nouvelle fois. Nous avalons de succulents hot dog préparés par Fred sur une idée originale de Valentine. Sakatia fonce sur une mer calme poussé par 20 nds (35 km/h) de vent. Mais une fois sortis de la protection de la Martinique, les vagues grossissent et la mer devient brusque. Personnes n'aura un grand appétit. C'est comme si nous courions sur un tapis roulant : Sakatia fonce poussé par le puissant alizé aidé par un courant qui le pousse dans la bonne direction. Nous effectuons plus de 180 Mn par jour (un record pour longtemps probablement) sans pousser notre monture, nous sommes d'ailleurs plutôt sous-toilé...

Quatre jours plus tard, nous avons bien avancé et nous voilà proche du Capo de la Vela, extrêmité Nord de l'Amérique du Sud. Ici le vent se renforce au passage du cap et les fonds remontent rapidement formant de grosses vagues. Nous passons alors bien au large de ce cap pour en minimiser les effets. Pendant 24 heures nous aurons plus de 35 nds (~64 km/h) de vent établi avec une mer forte et assez courte (creux de 3 à 4 m). Sakatia surfe en descendant ces vagues et fait des pointes à plus de 12 nds dans le grondement de la vague qui déferle sous la coque. Mais heureusement, nous sommes maintenant bien amarinés!

Puis aussi soudainement que la mer et le vent étaient montés, les conditions s'améliorent. Le vent toujours bien présent nous pousse cette fois sur une mer agréable que nous n'avions plus connu depuis notre traversée de l'Atlantique. Nos estomacs crient famine et nous avalons un délicieux plat de spaghetti carbo ! Du coup, au petit matin, nous déroulons une ligne de pêche. Quelques heures après, la moulinet siffle. Hélas, notre prise se détachera à quelques mètres du bateau.
Une semaine, jour pour jour après avoir quitté la Martinique, nous apercevons les îles basses des San Blas : une multitude de mini-îlots de sable blanc, couverts de cocotiers. Un paradis oublié par le tourisme où nous retrouvons Christian, notre gourou en construction et navigation, il a juste 15 ans d'expérience...

Mais il y a assez de texte, place au photos !

Juliette monte les couleurs de Panama


Blue Peter sous le vent d'une île des San Blas


Pêcheur local


Une île comme tant d'autres

Crabe araignée, un délice

Juliette et Valentine avec leurs nouvelles amies Kouna


Contrôle surprise des gardes-côtes





1 commentaire:

Anonyme a dit…

Wow, magnifique et merveilleux... profitez bien !
Bx et à bientôt TAMO