lundi, 20 décembre 2010

Dominique et suite...

Lundi 13


Rendez-vous avait été pris avec l’oncle Sam pour une visite de l’ile en voiture. Départ à 9h. – aussi précis qu’une horloge suisse – sur une route chaotique à travers des villages pittoresques mais pauvres. Le paysage par contre est splendide et riche en fleurs, fruits et végétation de toutes sortes.


Nous avions embarqué trois sacs pleins de jeux pédagogiques et peluches dans l’idée d’en faire cadeau à une école de petits. Un territoire de la Dominique a été attribué aux Indiens Caraïbes qui sont les populations les plus démunies de l’ile. Nous avons eu la chance de rencontrer en chemin une jeune fille qui se rendait justement à l’école pour chercher sa petite sœur. En montant dans le bus avec nous, elle gagnait une bonne heure de marche ! Dans la petite école de 5 classes d’enfants de 3 à 8 ans, tous en uniformes, nous avons reçu un accueil touchant et chaleureux. Le directeur s’est déplacé en personne et nous avons passé dans chaque classe, reçus avec des sourires et des regards curieux sur Juliette et Valentine dont la blondeur tranchait avec toutes ces petites têtes noires. Un moment émouvant pour nous et pour les institutrices que le directeur n’a pas manqué d’immortaliser par de nombreuses photos.



La visite s’est poursuivie par quelques achats d’artisanat local avant l’arrêt-repas dans un restaurant avec une vue époustouflante sur l’océan où nous avons découvert des légumes inconnus (igname, madère, fruit de l’arbre à pain, banane plantain..) saveurs nouvelles, pas forcément goûteuses ! Les Guillerey ont, à cette occasion, été initiés au célèbre jeu collectif : « le Piparli, © Maye 1948 ».

L’inoubliable souvenir suivant a été la promenade dans la forêt tropicale réserve de l’UNESCO, dont la luxuriance était proprement décoiffante. Le meilleur était pour la fin : « the emerald pool ». Au milieu d’un trou de verdure vertigineux, au pied d’une cascade écumante, une piscine d’eau douce, fraiche et claire comme du cristal. Nous y avons pris un bain de rêve.




Le voyage du retour a été ponctué par la découverte de sites variés et très sauvages. Un tout petit regret quand même, avec le coucher de soleil magnifique sur l’océan, nous espérions voir, une fois, le célébrissime, rarissime et magique rayon vert : il nous faudra revenir !



Mardi 14 décembre

C’est sous voiles que nous quittons la Dominique, direction Marie Galante (un nom à tourner toutes les têtes) que nous atteignons en un temps record, (3 h. pour couvrir 24 Mn) grâce aux alizés bien disposés et au superbe Spi largement déployé. Le fond calcaire nous pose quelques problèmes d’ancrage et nous devons monter plus au nord pour passer la nuit. Cette super journée de navigation vélique se termine par un punch léger (le rhum à Marie Galante tire à 59°).





Mercredi 15 décembre

Nous trouvons une plage idyllique et y passons la journée, dans les rires et les jeux des filles qui pratiquent avec délice le surf sur les rouleaux qui déferlent sur la plage. Nous zot, plus sages, passons gaiement de l’apéro, au lunch, au goûter, et logiquement à l’apéro pré-souper entre grains et soleil brûlant. Nous arrivons à la conclusion que Fred possède des pouvoirs magiques (genre sorcière bien-aimée) pour faire apparaître, comme par enchantement des assortiments hauts en couleurs et en saveurs de fromages, viande froide, salade, fruits exotiques délectables accompagnés de boissons variées, qui constituent l’ordinaire de nos pique-niques de la mi-journée. (et ceci ne dit rien des soupers à bord… !)

Nous n’avons encore rien dit de nos soirées à bord : dans la tiédeur des nuits tropicales, une fois les filles endormies, nous nous adonnons à des vices communs aux deux familles : les cartes et les digestifs. Si nous avons commencé par le traditionnel jass à 5, nous ne pouvions faire autrement que de continuer par le « tafaron, © Maye 1962 » (1).





(1) Les wègles du Tafawon :

- donné 8 cawtes à twa et zot

- pwemié tour : pa ni pli

- 2e. tour : pa ni coew

- 3e tour : pa ni doudou

- 4e tour : pa ni tafawon

- 5e tour : wéussite

Si toi bocou pwints, toi pa ni content, zot gagné.

N.B Règles revues et corrigées par le syndicat d’initiative de la Guadeloupe.



jeudi 16 décembre

Suite à un ti pwoblèm administwatif, nous partons petit déjeûner au café internet à Saint Louis. Hélas celui-ci est fermé. Cet épisode s’est révélé plus long que prévu : passage par la secrétaire du Maire pour accéder à un PC au centre de loisirs, escorte par un membre de l’office du tourisme. En fait nous avons mobilisé toutes les forces administratives de la ville qui se sont mises en 4 pour nous secourir. Peu après nous quittons Marie Galante à la voile pure, départ silencieux et tout en douceur, voiles gonflées par l’alizé. Les 3 heures de navigation qui nous séparent de la Guadeloupe sont un pur bonheur. Le cross ag, cross ag, cross ag prévoyait des grains fréquents et violents, finalement nous avons dû utiliser nos écrans solaires en lieu et place de nos cirés. Nous ancrons devant l’ilet Gosier, premier et dernier mouillage de notre croisière.



vendredi 17 décembre

Journée farniente : après notre habituel copieux petit-déj’ nous investissons l’ilet. Les activités prévues sont, baignade, château de sable et ses fortifications, pic-nic, sieste sous les cocotiers et parties de boules pour tout l’équipage, nos petits mousses n’étant – et de loin – pas les plus mauvais pointeurs…. En quittant l’ilet le soir, les Maye ont un petit serrement de cœur, c’est leur dernière baignade antillaise .




La soirée promet d’être animée, il y a à Gosier le twaditionel mawché de Nwel suivi d’une crèche vivante avec petit Jésus local et « ce pauv’ Joseph proprement couillonné pa le Bon Dieu » dixit la voix off.




Le retour s’annonçait sans histoire. Après avoir longé la plage toute pailletée de lumières et de lune, nous avons tiré l’annexe à l’eau. En grimpant par l’arrière pour éviter de se mouiller les pieds, Valentine, la première passe par-dessus bord et se retrouve sous l’eau, empêtrée dans un cordage, trempée de la tête aux pieds : fou-rire général. Alain enjambe à son tour le boudin de l’annexe, juste au moment où une vague sournoise imprime un mouvement de recul au zodiac. Alain oscille, s’accroche à Fred mais au final se retrouve dans le même état que Valentine, en entrainant Fred. Cette fois l’hilarité est longue à s’éteindre. Depuis il paie tout en argent liquide ! Pour faire taire les mauvaises langues, nous tenons à préciser que nous n’avions absolument rien bu. Moralité : il vaut mieux terminer une soirée imbibé et sec que sobre et trempé…



samedi 18 décembre

Départ à 6h. pour la marina de Pointe à Pitre d’où nous partons en voiture visiter l’est de Grande Terre. Marché artisanal à Sainte Anne, gargote et cuisine créole à Saint François, balade à la pointe des châteaux où les rochers sont sculptés par les vagues déferlantes de l’Atlantique. Le site est impressionnant. Nous rentrons en début de soirée. Curieux comme après tous ces jours de navigation sans aucun malaise ni mal de mer, la terre ferme nous donne une étrange sensation de roulis. On vérifie ce que l’on nomme le mal de terre.





dimanche 19 décembre

Nous devons renoncer au marché couvert de Pointe à Pitre, fermé le dimanche et poursuivons notre chemin en direction de Basse Terre. Nous nous engageons sur la route de la traversée qui serpente, monte et descend à travers mornes et vallées au milieu d’une forêt tropicale luxuriante. Il pleut par intervalles. Nous atteignons le parc zoologique et botanique des Mamelles. Merveilleusement aménagé et entretenu, le cheminement des visiteurs est jalonné de panneaux didactiques sur les plantes et les animaux provenant de la Caraïbe.




Expérience pour les deux Mamies : avec l’aide et les directives rassurantes de Fred qui les précède, elles s’engagent sans faillir sur le chemin suspendu qui culmine à 20 m du sol, au niveau de la canopée, entre gommiers, palmiers et manguiers géants. Ah ! elles avaient fière allure, harnachées de leurs baudriers et suspendues aux câbles aériens par de solides mousquetons…





Un quart d’heure de voiture et nous retrouvons la mer (des Caraïbes) pour le pic-nic fabuleux, comme d’habitude. Nous reprenons la route et faisons une pause café à Sainte Rose. Notre prochain arrêt nous plonge sans ménagement dans la frénésie consumériste de Noël au gargantuesque Carrefour de Pointe à Pitre. Quel bonheur de quitter les lieux (les bras chargés quand même) pour retrouver Sakatia, son doux bercement, son ti sapin Nwel et le traditionnel apéro sur son cockpit accueillant.

Demain, les Maye devraient rentrer, si Dieu et la météo ne les couillonnent pas (voir épisode de la crèche vivante).

Les mamies blogueuses.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ce soir de Noël 2010 on a le coeur qui balance encore entre deux continents : à la fois contents d'être de retour chez nous on voudrait bien en même temps être sur Sakatia avec vous ! Nous gardons si vifs les souvenirs et les images de l'océan et du soleil, des voiles et du vent, des rivages et des forêts. Vous nous avez tous, Michèle, Benoit, Fred, Valentine et Juliette, offert une croisière inoubliable et un accueil chaleureux qui nous est allé droit au coeur... et y est resté.
On souhaite que la suite de votre voyage vous comble et que tous les vents vous soient favorables. Prenez bien soin de vous ! Merci encore et toute notre amitié, Simone et Alain