Nous voici de retour à bord et SY Sakatia est en pleine forme. Météo France, que nous captons encore par VHF, annonce des conditions estivales pour ces prochains jours.
Nous pensions, si le temps était idéal, aller peut-être pique-niquer une fois avec le bateau dans une des criques à moins de 2 minutes de Porto Rotondo. Mais Michèle et Jean-Marc, les grands-parents des filles, sont partants pour une petite croisière un peu plus loin… Une jolie brise du Sud est annoncée pour le lendemain. Des conditions parfaites pour nous rendre dans l'archipel de la Maddalena qui est une réserve naturelle. Après le petit-déjeuner, les grands-parents partent faire des courses et nous rangeons et préparons le bateau pour sa croisière inaugurale. Un vieux Bourgogne de 1975 est même ouvert pour l'occasion (cela a un rapport avec l'âge du capitaine...)
En effet, même si nous avons fait plus de 300 milles nautiques depuis Port-Saint-Louis-du-Rhône pour rejoindre la Sardaigne, nous n'avons guère profité de la navigation.
Juliette prête au départ
Arrivée de l'avitaillement et chargement à bord. Le moteur est chaud et les haussières sont déjà passées à double. Nous quittons Porto Rotondo, Jean-Marc est à la barre, sous un beau soleil.
Pique-nique « Fred » (*) le long de la Costa Smeralda où nous passons à quelques encablures au large des somptueuses villas. Puis, nous piquons pour pénétrer dans le chenal formé par la Sardaigne sur notre bâbord et les îles de la Maddalena sur tribord. Arrivés au large de Palau, nous faisons route vers la Maddalena. Jean-Marc toujours à la barre (qu'il ne lâchera d'ailleurs plus jusqu'au retour) et Benoît surveillant attentivement le va-et-vient ininterrompu des ferries. Vers 17h00, nous accostons à la Maddalena et partons à sa découverte.
Après Porto Rotondo la désertique, voilà La Maddalena l'animée. Les boutiques s'ouvrent et les rues piétonnes se remplissent. Nous achetons quelques tranches très fines de jambon cru dans une petite épicerie. Il est tellement délicieux que Valentine et Juliette l'engloutiront à l'apéro et obligeront leur grand-père à repartir en chercher une nouvelle ration!
Vieille ville de la Maddalena (photo Jeffwarder, Panoramio)
Michèle et Jean-Marc, alors jeunes mariés, avaient visité la Corse en Porche, mais ils n'étaient pas passés par la ville de Bonifacio. C'est pourquoi, la météo étant avec nous, nous planifions de nous y rendre le lendemain matin. Jean-Marc est volontaire pour la navigation. Pour ne pas prendre le risque de nous retrouver coincés du mauvais côté des Bouches de Bonifacio (nous sommes en février tout de même), nous prévoyons d'arriver en fin de matinée, de visiter la ville, d'y croquer quelque chose et de repartir pour la Sardaigne. Jean-Marc et Benoît préparent la navigation : départ de nuit à 5h30 pour une arrivée vers 9h30 – 10h00.
Mardi 26 février 5h30, le moteur est lancé ainsi que la cafetière. Le bateau sort doucement du port, puis alignés aux deux feux verts, nous quittons la Maddalena. Le vent est faible, voire nul. Nous faisons route au moteur. Au lever du jour, une faible brise se lève. Mais avec les milles prévus aujourd'hui, les voiles nous permettent juste de baisser le régime moteur.
Arrivé à la tourelle « danger isolé » de l'écueil des Lavezzi, Jean-Marc aperçoit des ailerons de dauphins. Réveil du reste de l'équipage qui somnolait encore. Hélas, les dauphins ne sont pas d'humeur joueuse. Un tour sous le bateau et ils repartent ailleurs. Mais déjà les falaises de calcaire se dessinent. Nous aurons juste le temps de prendre le petit déjeuner au pied du sémaphore de Pertusato que déjà les bâtiments au sommet de Bonifacio se rapprochent.
Ecueil des Lavezzi
Au large de Pertusato
Le port de Bonifacio
L'approche et l'entrée dans le port de Bonifacio, sous un ciel d'azur, et magnifique. Il n'est pas de meilleur moyen d'aborder cette ville que par la mer. Une belle balade dans la vieille ville tout en haut, une pizza maison sur le pouce et nous repartons pour la Sardaigne. Cette fois le vent est de la partie. De l'Ouest, il nous propulse au grand largue à plus de 7 nds. Après une courte sieste, Jean-Marc reprend la barre, fidèle au poste !
Ce n'est qu'en fin d'après midi que nous atteignons Cala Villamarina sur l'île de San Stephano. C'est une crique profonde. Nous pensons mouiller. Après un essai infructueux, l'ancre n'ayant pas croché, nous nous mettons le long d'un quai abandonné afin de profiter des derniers rayons du jour et aller nous dégourdir les jambes. A terre, nous grimpons le long d'un vague route faite de blocs de granit. Au bout, une ancienne carrière. Il y a encore une grande statue quasi achevée. La pierre est magnifique, très pure.
Couché de soleil sur San Stephano
Statue inachevée
Après cette longue journée de navigation et un bon repas, personne ne se fera prier pour aller se coucher...
Mercredi 27 février, le soleil est déjà haut quand nous quittons le quai. Comme la météo l'avait annoncé une bonne brise s'est levée.
Retour à Porto Rotondo au près
D'abord vent arrière entre les îles et la côte sarde puis de travers au large de Porto Cervo, c'est au près bon plein que nous rentrons vers Porto Rotondo par plus de 20 nds. Avec ce vent, les milles défilent sous la dérive de Sakatia, les filles improvisent un toboggan sur le pancher gîté en bas de la descente et c'est à quai que nous mangerons à midi...
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(*) Pour ceux qui ne connaissent pas les pique-nique sur le pouce à la Fred, inutile d'attendre une explication sur ce blog, il faut venir y gouter !
(*) Pour ceux qui ne connaissent pas les pique-nique sur le pouce à la Fred, inutile d'attendre une explication sur ce blog, il faut venir y gouter !
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